Visite de Trésoreries le 28 septembre 2006

Cette tournée syndicale s’est déroulée lors d’une journée d’épais brouillard dans le Val de Saône, détail qui a son importance lorsque, comme la plupart des agents des postes visités, on rencontre ces conditions quotidiennement pour se rendre au travail et que l’on considère que les Agents du Trésor Public sont, en Côte d’Or, ceux qui ont le plus d ?accidents de trajet.

4 postes comptables étaient au programme de cette journée, Auxonne, Genlis, Pontailler et Mirebeau, qui présentent des points communs en termes d’accroissement de charge de travail et d’effectifs restreints ou changeants.

– à Auxonne, l’appauvrissement de la population locale fait que le nombre de contribuables venant payer en numéraire au guichet a explosé cette année avec le nombre d’interdictions de chéquier, alors que ni le bureau ni le guichet ne permettent la confidentialité nécessaire pour une clientèle aussi nombreuse et en demande de dignité. Le manque de personnel est cruellement ressenti dans ce poste qui attend avec crainte le nouvel ORE. Hélios n’est plus à l’ordre du jour car chacun sait que malgré le cahier des charges pourtant précis depuis le début sur ce point, cette glorieuse application n’est toujours pas capable de gérer la comptabilité M21 des hôpitaux.

– à Genlis, la problématique est de plus en plus celle d’un poste de banlieue dijonnaise avec malgré tout un fort taux de rotation du personnel qui continue à handicaper ce poste et oblige les agents les plus anciens à reformer périodiquement de nouveaux arrivants. L’adaptation à ce mode de vie de plus en plus urbain est reflétée par l’aménagement récent d’une cuisine qui va permettre enfin aux agents de manger sur place. Par ailleurs, ici aussi, on attend Hélios avec un peu de crainte car les tuteurs risquent d’avoir de plus en plus de mal à aider les postes s’ils ne sont pas renforcés. 2 agents de l’équipe de dépannage sont par ailleurs présents en permanence pour pallier le manque d’effectif chronique.

– à Mirebeau, on semble s’accoutumer à Hélios tout en reconnaissant que le logiciel est exigeant en manipulations multiples, ce qui accentue le stress généré par un manque de personnel évident au moment de notre visite.

– à Pontailler, là aussi, la masse de travail était considérable et les agents n’ont guère eu de temps à nous consacrer car ils étaient en phase de tutorat.
Mirebeau et Pontailler ont démarré sur Hélios respectivement en juin et septembre.

L’inquiétude vient aussi de l’assistance à la sortie du tutorat, car en dehors du SAU qui a déjà de multiples « casquettes » à porter dans tous les domaines, il manque une structure réellement spécialisée dans les premier et deuxième niveaux d’aide à Hélios.

Ainsi donc les uns attendent Hélios avec autant de crainte que d’espoirs, les autres l’ont déjà accueilli mais mesurent le chemin à parcourir pour faire de cette application l’outil simple et fiable qu’elle aurait dû être.

Car, même si les agents rencontrés évitent de parler d’échec, comme nous hésitons tous à le faire, il est évident que l’apprentissage d’Hélios est long et que les manipulations que l’interface nécessite sur une journée sont stressantes et complexes au début. De la même manière, la plus grande rigueur imposée aux collectivités par Hélios dans le domaine des fichiers d’échange fait ressortir de façon encore plus flagrante le besoin en formations des secrétaires et agents de mairie en milieu rural.

Il faudra bien qu’un jour les Directions, aussi bien Centrales que locales, trouvent d’autres réponses aux questions des agents et des chefs de postes ruraux que des demandes incessantes de statistiques, de tracasseries PVFI ou encore des grands-messes exorbitantes et auto-satisfaisantes.