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LE MANAGEMENT... un véritable enjeu de société

Le management par le stress doit s’amplifier en 2012 à la DGFIP comme dans toute la Fonction Publique.

Dans le privé, quel bilan peut-on tirer du management présenté comme "universel" par les libéraux de tout bord ?

Le "lean management" (management d’amaigrissement) s’est développé dans le privé pour améliorer la compétitivité des entreprises... afin de faire grossir encore et encore les revenus des gros actionnaires. Mais la crise économique et sociale est passée par là.
Olivier Barberot, DRH de France télécom, s’exprimait au printemps 2010 sur le sujet :
"La crise a quatre conséquences : perte de confiance des salariés, remise en cause du partage de la valeur ajoutée, nécessité d’un retour à l’économie réelle, impératif de produire des biens et des services non financiers, enfin remise en cause du management...".

Sans parler du syndrome France Télécom, les méthodes actuelles de management et de dégraissage massif des effectifs ont par ailleurs dans de nombreuses entreprises eu pour conséquence de casser l’efficacité de l’organisation : c’est le cas notamment dans l’aéronautique où - par exemple- les programmes mondiaux d’Airbus et de Boeing ont été carrément plantés. Ce n’est quand même pas rien ! Les injonctions du "lean-management" sont en effet si coercitives qu’elles aboutissent parfois à une démobilisation générale ! Les directions elles-mêmes relèvent leur incapacité à mobiliser les compétences et les qualifications... ressorts pourtant essentiels de la "sacro sainte compétitivité"... La démotivation et ses tragédies humaines sont bien directement liées à l’organisation du travail et faire l’économie d’une évolution du mode de management n’est donc vraiment plus acceptable. Nous ne reviendrons pas sur les effets du management à France Télécom, à Renault......... qui ont également bien souvent été sinistrement éclairés. Les managers ne peuvent être des cadres qu’il suffit de reprogrammer, "coacher" pour qu’ils soient plus performants... les innombrables batteries d’indicateurs quantitatifs ont abouti à la déstructuration du rôle de l’encadrement. C’est bien un management de démission et de renoncement qui s’est imposé dans le privé ; un cadre n’est plus là pour penser et prendre des initiatives mais pour adhérer purement et simplement à l’idéologie manageriale de son entreprise et faire subir à son équipe une pression par le stress de l’indicateur (évaluation/objectifs/rémunération/mobilité/contrôle/licenciement)... dont il est lui-même victime. Le management par la peur et l’individualisation est malheureusement une insupportable réalité... et l’aspect sectaire est omniprésent.

Il est important aujourd’hui de ne pas oublier le contexte de crise économique et sociale qui commence sérieusement à ébranler les dogmes du libéralisme et les certitudes sur des méthodes de management jusque là présentées comme universelles et incontestables ! Il est important également de rappeler que les Services Publics -et la Protection Sociale- en France ont largement contribué à amoindrir les effets de la crise dans notre pays. Si le conflit sur les retraites a mis sur le devant de la scène la nécessité d’une autre répartition des richesses... la crise met également en évidence l’urgence de redéfinir ce que doit être l’efficacité globale de notre société, surtout à un moment où le management "universel" arrive dans la Fonction Publique et entrave déjà la culture du Service Public.

Le management "universel" dans la Fonction Publique ?
Le management par la performance dans la Fonction Publique est l’outil essentiel pour imposer des suppressions d’emplois presque sans aucune justification (LOLF). Il s’agit pour l’ Etat d’avoir dorénavant uniquement une culture du résultat qui dilue et finit par faire oublier son rôle primordial de cohésion et d’utilité sociale, auparavant incarné par une culture de missions de Service Public. S’il faut évidemment sans cesse chercher à améliorer n’importe quelle organisation, force est de constater que c’est plutôt raté dans l’ensemble des Services Publics. Si l’Education Nationale en est malheureusement le plus révoltant exemple, les agents et les missions de la DGFIP en font également grandement les frais.

Pour résumer : Pour un libéralisme libéré de toute contrainte, il faut en finir avec l’Etat régulateur et offrir tout ce qui peut l’être aux marchés financiers. Il faut donc en finir avec les Services Publics. Pour en finir avec les Services Publics, il faut dégraisser les effectifs -tout en réformant- pour organiser une véritable désorganisation. Reste un obstacle : le Statut des Fonctionnaires. Le management et l’individualisation n’en feront bientôt qu’une bouchée s’il n’y a pas une véritable prise de conscience -et donc une très forte réaction- de l’encadrement et des agents.

Pour tenter d’éviter cette légitime remise en cause, le management a tout prévu et cherche à imposer une véritable soumission des cadres... A France Télécom, les cadres n’ont pas réagi à temps et ont été véritablement laminés : Au début, ils se sont eux-mêmes très majoritairement censurés leur droit de grève, ils se sont éloignés de leurs organisations syndicales, ils ont commencé à se convertir au culte du résultat, à s’assoir de plus en plus sur leur humanité pour "manager les ressources"... bref, ce sont bien de véritables techniques de conditionnement et de soumission totale qui ont prévalu dans cette entreprise. On connaît aujourd’hui le résultat de cette culture !

Nous en sommes à un tel degré dans la volonté des milieux financiers de casser le Service Public (et de briser toute résistance) que le dogme de supprimer un emploi de fonctionnaire sur deux partant en retraite (RGPP) -sans aucun semblant de justification- est maintenant devenu lui-même un objectif en soi ! Voilà parfaitement illustré le culte de la performance !

Et si notre objectif commun était plutôt d’en finir avec cette véritable dictature manageriale "universelle" qui brise la notion même d’humanité et vise à l’émergence d’une société de moins en moins solidaire, de plus en plus soumise... et donc de plus en plus totalitaire ?

Ce n’est pas seulement une question de dignité et de citoyenneté, c’est aussi une question de performance éthique, sociale... et économique !